Les déménagements

C'est fou ce qu'on peut trimbaler dans les déménagements. Et ce qu'on peut perdre, aussi. Mais ce qu'on retrouve, on se rend compte qu'on y tient vraiment. On se rend compte que ce sont ces choses qui comptent le plus. On pourrait racheter tout le reste dans des magasins quelconque d'un centre commercial implanté dans une zone commerciale à la périphérie d'une ville X ou Y. Mais ces quelques choses qui ont survécu à plusieurs déménagements, que précieusement on a emballé dans des cartons et que tout aussi précieusement on a sorti des cartons, on y tient plus qu'à la prunelle de nos yeux. Quelques exemples en vrac qui me concernent: mes diplômes de 1er (photo), 2ème et 3ème galop, une bouteille de Desperados de mon anniversaire de mes 18 ans. un pot à crayons rapporté du Liban par ma sœur, quelques photos, des cartes d'anniversaire, ma collection de bateaux miniatures... C'est ce genre d'objets qui font qu'on se sent chez soi n'importe où, ce genre d'objets qu'on a envie de déballer en premier. Ces petites choses, on pourrait les décrire scientifiquement en disant "elles mesurent tant, elles pèsent tant", on aurait rien dit sur elle, tant leur signification est plus affective qu'autre chose. C'est vraiment ces choses là qui valent la peine d'être déménagées, plus que tout le reste qui est remplaçable.

La France, championne du monde des grèves!


La France est championne du monde. Des grèves. Après les cheminots, les infirmiers-anesthésistes, les personnels de Roissy, les profs et j'en passe des vertes et des pas mûres, c'est désormais au tour de l'équipe de France de football de faire grève. C'est arrivé cette après-midi. Dans un contexte un peu particulier il est vrai. Au terme d'un épisode houleux, l'injure du sélectionneur national, Raymond Domenech, par un attaquant de l'équipe, Nicolas Anelka, ce dernier a été renvoyé par la Fédération Française de Football. L'équipe dans son ensemble a alors décidé de contester cette décision en ne s'entrainant pas. C'est une première dans le monde du football national et international. L'autorité du sélectionneur et de tout le staff, ou du moins ce qu'il en restait, est ainsi complètement sapée. Et c'est grave, car c'est normalement un fondement du football, de se référer à une autorité qui guide les joueurs et donne une âme, une colonne vertébrale à l'équipe. En décidant de ne pas s'entraîner, les joueurs ont foulé aux pieds le principe même de tout sport qui est le respect de règles simples et de la discipline. A partir de là, on peut craindre un risque d'épidémie. Désormais, tout joueur, toute équipe, pourra être tenté de faire grève, parce qu'il n'a pas été titulaire, parce qu'un membre du staff l'aura regardé d'un air qui ne lui convient pas tout à fait. Et de la même façon qu'on se voit distribuer des papiers résumant les trains roulant et les trains supprimés dans les gares les jours de grèves, peut-être que les spectateurs d'Afrique-du-Sud se verront distribuer des papiers avec les matchs annulés pour cause de grève. Et peut-être que Patrice Evra va bientôt embaucher Bernard Thibault comme conseiller spécial à la grève. Peut-être qu'au lieu d'un entraînement aux passements de jambes et aux dribbles, ils vont bientôt s'affairer à un entrainement mégaphones-manifs et peintures de pancartes! Après tout, tout est imaginable, désormais. Ce qui est sûr, c'est que vus les résultats de la France quand l'équipe s'entraînait, maintenant que l'équipe ne s'entraîne plus, la France a de moins en moins de chances d'être championne du monde. Ou peut-être championne du monde des grèves, toutes catégories confondues.

Les chevaliers des temps modernes


Non, les chevaliers n'ont pas disparu. Ils se sont juste transformés, pour s'adapter à l'époque moderne. Autrefois ils tuaient des gens sur des champs de batailles et on appelait ça des exploits. Désormais ils réalisent des passements de jambes sur des pelouses et on appelle ça aussi des exploits. Autrefois on les appelait chevaliers, aujourd'hui on les appelle footballeurs. Certes, le contexte n'est pas tout à fait le même, on ne peut pas dire que les footballeurs font la guerre. Mais quand même. On peut remarquer que les footballeurs modernes cristallisent toute l'attention qui étaient due au Moyen-Age aux héros appelés chevaliers. En effet, lorsqu'un joueur est en vue, il est l'objet de toutes les considérations et de toute l'admiration autrefois dues aux héos des champs de batailles. Chaque ville possédant un club de Ligue 1 a un blason, comme au temps des chevaliers. Et le championnat de Ligue 1 est comme une rivalité entre les différentes villes de France, comme autrefois les guerres entre les différentes provinces. Et les stades sont autant de campaniles qui se font concurrence. Chaque joueur d'une équipe porte les couleurs de son club, ou de sa nation. Et la coupe du monde a des accents de grande guerre pacifique. On parle bien de "défense" et "d'attaque", comme dans les batailles. Les schémas tactiques de 4-3-3 ou de 4-2-3-1 sont même l'objet d'âpres discussions, de la même façon que les stratégies de batailles étaient longuement discutées. Combien de fois n'entend-on pas "Il a mené ses troupes à la victoire", en parlant d'un entraineur, tel un fier colonel... Et quand une ville ou un pays a gagné une compétition, les joueurs vainqueurs paradent dans les rues à bord d'un bus à impériale, comme autrefois ceux-ci sur leurs fiers destriers. Oui, ces héros du ballon rond que les enfants adulent sont bien les chevaliers des temps modernes.

Dark water horizon

Incendie de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, le 20 avril dernier.

C'est absolument scandaleux! Tout ça parce qu'une valve anti-explosion et anti-fuite trop vieille n'a pas été remplacée... Rappel des faits: le 20 avril 2010, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, appartenant au pétrolier British Petroleum a sombré au large de la Louisianne suite à une l'incendie de celle-ci. C'en est suivie une fuite dans les tuyaux qui amenaient le pétrole à la surface, déclenchant la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis. Longtemps restée au large, la nappe de pétrole est entrain de toucher les côtes de la Louisianne. Cette catastrophe menace de façon très alarmante la faune et la flore du golf du Mexique. Mais ce tragique événement va aussi avoir de terribles conséquences économiques: de nombreux Américains de cette région vivent de la pêche et le tourisme risque d'être durement affecté. Et depuis le début de cette catastrophe, les solutions pour enrayer la fuite se sont succédées et ont toutes échoué. Il y a eu d'abord ce dôme, qui devait permettre de pomper le pétrole qui s'écoule de la fuite. Plus récemment, avec l'opération au nom guerrier "Top kill", on a cru au succès: le principe était d'injecter de la boue et ensuite du ciment dans la fuite. Oui mais voilà, dans les jours qui ont suivi l'opération, après nous avoir annoncé un succès, BP a avoué que l'opération avait échoué. Et maintenant, une opération de "syphonage" est bien au programme, mais il est permis de douter de son succès après tous les échecs essuyés par BP. La seule solution fiable, qui consisterait à percer un puits secondaire, n'est pas attendue avant le mois d'août... Et en attendant, le pétrole continue de s'échapper. Et au lieu des 800000L annoncés initialement, cela pourrait, d'après certains experts, être quatre fois plus. C'est honteux. Honteux qu'une société qui prétende avoir le savoir faire pour forer ne prenne pas soin de ses installations. Honteux qu'une entreprise qui provoque une fuite et un désastre écologique et économique ne soit pas capable de colmater la fuite. Au lieu de Deepwater Horizon, cette maudite plateforme pétrolière pourrait être rebaptisée Dark water Horizon, sombre comme le pétrole qui s'en écoule et qui souille les bayous de la Louisiane.

Un très beau film


C'est une histoire pas si compliquée que ça, des dialogues pas tirés par les cheveux et des photos pas supra originales, mais c'est un très beau film. Le nom? Gladiator. L'histoire? La voici. Le général Maximus commande l'armée romaine de l'empereur Marc-Aurèle. Maximus est grand, fort et enchaîne victoire sur victoire. Quand le film commence, l'armée romaine est en Germanie (l'actuelle Allemagne) et s'apprête à livrer une bataille de plus. Cette première scène reflète à elle seule tout le film: du rythme et une alternance savamment dosée de dialogues bien écrits et d'action. Maximus gagne la bataille et est félicité par Marc-Aurèle. Celui-ci est tellement fier de son général qu'il lui fait une demande toute particulière: il veut qu'à sa mort, ça soit lui, Maximus qui dirige Rome pour amener l'empire à devenir une République. Lorsque Marc-Aurèle annonce cette décision à son fils Commode, ce dernier serre son père si fort contre lui qu'il le tue. Commode annonce ensuite la nouvelle à Maximus et lui demande de prêter allégeance à son nouveau souverain. Maximus devine le meurtre et refuse. Aussitôt il est emmené par des gardes pour être exécuté. Au dernier moment, il parvient à se libérer et au terme d'une très belle scène de combat, met hors d'état de nuire ses bourreaux. Le général déchu Maximus cherche ensuite à rejoindre sa famille, mais il arrive trop tard. Lorsqu'il parvient à son domaine, sa femme et son fils ont été crucifiés, sur ordre de l'empereur Commode. Maximus est ensuite capturé par un marchand d'esclaves. Celui-ci le vend à un homme qui l'entraine pour des combats de gladiateurs. Petit à petit, celui qui se fait surnommer "l'Espagnol" acquiert une certaine notoriété au fur et à mesure qu'il enchaîne les victoires. Il est ensuite conduit à Rome où des jeux sont ordonnés par l'empereur Commode. Là encore il triomphe. L'empereur Commode en est tellement excédé qu'il finit par descendre lui-même dans l'arène pour combattre cet esclave rebelle. Maximus le tue, mais meurt aussi à la suite de son combat. Son âme part ensuite rejoindre celle de son fils et de sa femme.
Dans ce film, on peut admirer un Russel Crow (Maximus) au sommet de son art et superbement dirigé par un Ridley Scot magistral. L'histoire est bien ficelée, les personnages bien pensés et vraisemblables. Les efforts que fait la sœur de Commode pour supporter la terreur que lui inspire son frère, par amour pour son fils, est remarquablement narrée. Enfin, la musique accompagne parfaitement les différents moments du film. Un très beau film, donc.

Test du Starbucks Coffee de Versailles


Cela faisait un moment que j'avais envie de tester le Starbucks Coffe de Versailles. Celui-ci se trouve place Lyautey, en face de la gare rive gauche, c'est à dire très bien placé, car situé en plein sur le trajet des touristes qui viennent à Versailles visiter le château par le RER C et qui repartent assoiffés et affamés par le même trajet. Voilà pour l'emplacement. La devanture, maintenant. Conforme à tous les Starbucks. Dans la cité royale, on aurait aimé un brin plus jolie. A présent l'intérieur. Il est plutôt soigné, avec dans un coin des paquets de café dans des paniers en osier, ce qui a pour effet de donner un aspect "old school authentic" au café. Pas désagréable, quand on s'attend à un endroit spécialiste du café et qui a du cachet. Ensuite, j'ai voulu m'engager dans la file d'attente. Et là j'ai vite déchanté. Étant donné la bonne réputation de la chaîne, le fait qu'on était le jeudi de l'ascension et le nombre de touristes à l'heure qui passe par la place Lyautey, la file d'attente s'étendait jusqu'à l'extérieur du café. Direction l'extérieur, donc et le froid, car on a beau être le 13 mai, il fait plutôt frisquet ce jour là. Heureusement les serveurs travaillent vite et la file avance à une bonne vitesse. Bon point pour le Starbucks, donc. Une fois mon tour arrivé, voulant expérimenter une spécialité du lieu, je commande un "café de la semaine" au nom imprononçable. Le serveur me demande quelle taille je veux, je dis la petite, il me demande si je veux un muffin avec, je dis non. Et oui, je préviens le lecteur qui voudrait un test XXL qu'il lui faudra passer son chemin. Faute de moyens extraordinaires, j'ai joué le test du client radin. Je repars donc avec mon café, sans faire d'arrêt par la petite table avec le sucre, car je bois toujours mon café non sucré, je ne pourrai donc pas vous livrer un test du sucre Starbucks, qui a sûrement le même goût que les autres sucres du monde. Je regarde la salle, je scrute chaque recoin à la recherche d'une table libre. Et là, mauvais point pour l'enseigne: la salle est en effet un peu petite. Il y avait à peine une dizaine de table, alors qu'on aurait pu en mettre plus... Je me décide donc à braver le froid pour m'installer en terrasse où il reste une table de libre. Et là, oh instant tant attendu, je teste le fameux système américain de ce couvercle à la petite fente sur le côté qui permet de boire tout en laissant le couvercle sur son verre de café. La première impression est que ce système garde le café vraiment très chaud et ne permet pas de boire en "sifflant son café", c'est à dire en absorbant une bonne dose d'air en même temps qu'une gorgée de café, ce qui permet de refroidir au passage la boisson brûlante. J'enlève donc le couvercle du verre. Mais au bout d'un moment, quand mon café devient plus tiède, je suis bien content de le remettre, pour retenir le peu de chaleur qui subsiste. Bien vu, le verre en carton est entouré dans sa partie inférieur d'un carton circulaire pour pouvoir tenir le verre chaud. En ouvrant le verre j'ai été heureux de constater qu'il y avait une bonne quantité de café. Au moins, on en a pour son argent! Par contre, au niveau du goût, ça avait beau être le café de la semaine, je n'ai pas vu la différence avec un café classique.
Verdict: Le starbucks café vaut le coup rien que par l'ambiance particulièrement soignée de son intérieur. On est pas arnaqué sur la quantité ni sur la chaleur. En revanche, la salle du Starbucks de Versailles est un peu petite et on aurait pu mettre plus de tables à l'intérieur. Cependant, à la terrasse, le plaisir de siroter son café dans un Starbucks reste intact. D'autant que, si on le désire, on peut accompagner sa boisson (qui peut être bien autre chose qu'un café) d'un muffin ou de bien d'autres patisseries. A recommander, donc.

Du côté de chez Proust

Tous les jours, de nouveaux livres sortent. La plupart du temps écrits par des auteurs qui étaient, quelques jours auparavant, encore de parfaits inconnus et qu'on voudrait, du jour au lendemain, faire rentrer au Panthéon des auteurs. A peine achevé la dernière page de leur prose, on voudrait leur ériger des statues. Aucun qualificatif n'est trop beau pour eux. On en parle à ses voisins, on fait grand bruit autour de leur livre, on le conseille même par mail et cette réputation de carton fait le tour du monde.Sans être vieux jeu ni conservateur, ni même encore rabat-joie il y a des auteurs qui figurent peut-être dans les parties empoussiérées de certaines bibliothèques, mais qui valent le coup. Certains auteurs sont considérés comme les "classiques" de la littérature et pour certains, cet attribut à quelque chose de négatif. Comme si de figurer au panthéon légitime des Lettres rendait tout de suite un écrivain "ringard". Mais je n'ai pas honte de le dire, il y a sans doute plus de génie chez certains noms du Lagarde et Michard que dans les pseudos géniales inventions de certaines signatures contemporaines.
Il suffit tout simplement d'aller voir du côté de chez Proust. Extrait.
"Un petit coup au carreau, comme si quelque chose l'avait heurté, suivi d'une ample chute légère comme de grains de sable qu'on eût laissé tomber d'une fenêtre au-dessus, puis la chute s'étendant, se réglant, adoptant un rythme, devenant fluide, sonore, musicale, innombrable, universelle: c'était la pluie."

Proust, Du côté de chez Swann, Folio classique p100

Il y a dans ces quelques lignes qui prennent comme objet de décrire la pluie une poésie, un rythme, une précision ciselée dans de la dentelle qui frisent le génie. Il y a, dans cette évocation, somme toute banale, de l'eau ruisselant et cognant contre les carreaux, une pertinence dans le choix des mots et dans la composition de la phrase qui détaillent si bien le phénomène qu'on a l'impression de le découvrir pour la première fois. Il y a dans cette phrase une musicalité si savamment construite qu'elle enchante l'esprit. On pourrait disserter des heures sur ce passage. Là n'est pas la question. Le but est de le comparer à ces ouvrages, si savamment articulés, mais dont la saveur laisse à désirer. Ces volumes, parfois en tête des ventes, ô combien peu révélatrices du talent, brillent par leur élégance à tirer des ficelles toutes plus innovantes les unes que les autres. Mais combien ont la profondeur, la réflexion, la pertinence d'un Proust. Ou d'un Balzac, d'un Hugo, d'un Racine... Peu. Comme quoi, un ange aux ailes divines et muni de l'épée de Saint-Michel, ferait parfois bien de surgir de ces panneaux en carton qui décorent inutilement les piles de livres à l'entrée des librairies et clamerait comme une sentance de mise en garde "Allez d'abord faire un tour du côté de chez Proust!"

Souvenirs de BAFA

Photo de groupe de fin de stage


Ça a commencé par un portrait chinois. Si tu étais une voiture? Une 307. Si tu étais un parfum? CKOne de Calvin Klein. Si tu étais une couleur? Le vert. Si tu étais un film? La vie est belle. Etc... Puis ça s'est poursuivi par une découverte du quartier. Boulevard Voltaire, rue de Charonne, le jardin Pierre Redouté, la piscine Georges Rigal, la rue neuve des boulets... Enfin, il a fallu étudier la fameuse "Synthèse UFCV de la réglementation des accueils collectifs de mineurs".
Pas passionnant... Enfin bon, il faut bien y passer. Le lendemain de ce premier jour de BAFA, démarrage en fanfare avec un chant et un jeu proposé par un des participants. Pour le chant, ce fut "les pouces en avant" et pour le jeu, la "tomate". C'est fou comme parfois avec un peu d'imagination, un ballon et un brin de bonne volonté de la part des participants on peut mettre en place en un rien de temps quelque chose d'amusant... Puis ce fut le moment de préparer les MSA (comprenez Mise en Situation d'Animation). Et c'est là que les choses se compliquent, mais deviennent à la fois plus intéressantes. Il a fallu mettre en place un animation, comme si nous étions en accueil collectif de mineurs. Déjà, il a fallu se mettre par groupe, en fonction de ce que nous avions envie de faire: jeux extérieurs, intérieurs, spectacle... et en fonction de la tranche d'âge dont nous avions envie de nous occuper: 3-6 ou 6-12. Personnellement, j'avais pris jeux extérieurs 6-12 ans. Après avoir pris connaissance des autres membre de son groupe, chacun y allait de ses idées. Mon équipe et moi avions choisi mettre en place un grand jeu sur le thème des pirates et regroupant quatre petits jeux, avec un système d'indices que les équipes obtenaient à chaque stand, pour deviner le mot final: GOÛTER. Et la récompense était en effet un goûter, sous la forme d'un gâteau marbré et de cookies! Un formateur nous avait conseillé de réaliser des affiches, à accrocher la veille du jour du jeu, pour susciter l'attention. Dès le premier jour de préparation, nous nous sommes donc attelés à la préparation de ces affiches. Puis vint l'élaboration des jeux proprement dits. Le soir, nous repartîmes chacun avec une affiche à finir de colorier. Le lendemain, ce fut au tour de la première équipe de présenter leur jeu, qui somme toute, pour un premier jeu était pas mal. Et le lendemain, ce fut notre tour. Au fur et à mesure que la journée passait, la pression montait. Puis ce fut le moment fatidique du jeu en lui-même, qui se passa, dans l'ensemble, plutôt bien. C'est assez amusant de constater à quel point pendant un jeu comme ça, on est maître de l'ambiance, de l'atmosphère qui règne l'espace d'un instant au sein d'un groupe de jeunes. Je prends l'exemple de mon jeu, au début, c'était trop facile et une ambiance un peu trop "cool" et trop détendue s'installait, ambiance qui en d'autres temps aurait pu être positive, mais qui dans ce cas était synonyme d'ennui et d'un niveau d'amusement trop bas. J'ai donc introduit une variante: je me suis mis au milieu et ai essayé d'intercepter le frisbee: si je le récupérais, le compteur se remettait à zéro. Tout de suite, la tension est montée d'un cran...
Les jours ont passé et les MSA (on va voir si vous avez retenu Mise... Mise en quoi? Mise en Situation d'Animation.) se sont enchaînées... Avec chacune ses points forts et ses points faibles Tout le monde se souvient de l'inoubliable "Couscous vs choucroute", une animation qui avait divisé le public en deux équipes, l'une représentée par le couscous et une autre représentée par la choucroute. Et lorsque nous nous sommes séparés le dernier jour, c'est la tête pleine de bons souvenirs et la besace pleine d'idées de jeux et de chants.

C'est dans les vieux pots...

Comme dit l'expression, "c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes...". La formule est valable aussi pour le film "Le choc des titans". Ce film d'action se base en effet sur un mythe bien connu, la légende de Persée. Celui-ci n'est rien de moins que le fils de Danae, fille du roi d'Argos Acrisios, et de Zeus, roi des dieux. Ayant été averti par un oracle que son petit-fils le tuerait, Acrisios décide de mettre sa fille et son petit-fils dans un coffre. Danae périt mais son fils survit. Persée est recueilli par un pêcheur qui l'élève comme son propre fils. Voilà pour le vieux pot. Ou plutôt pour le mythe tel qu'il nous est parvenu des grecs. Pour ce qui est de la suite, le réalisateur a pris quelques libertés avec l'histoire. Mais ces libertés ne sont pas capitales, car le film reste de très bonne facture.
Persée vit donc heureux avec toute sa famille. Son père est pêcheur et tous les quatre (Persée, son père, sa mère et l'enfant qu'ils ont eu après avoir recueilli Persée) vivent à bord de l'embarcation du père de Persée. Un jour, ils arrivent au pied d'une falaise où se dresse une statue du roi des dieux, Zeus. Des hommes sont en train de la faire tomber dans l'eau. Aussitôt après que les blocs de pierre qui composaient la statue aient rejoint le fond des océans, des créatures maléfiques, aux ordres d'Hadès, le dieu des enfers, apparaissent. De couleur rougeoyante et de forme mal définies, elles volent et déchirent le ciel de leurs cris ignobles. Elle fondent sur les hommes qui ont détruit la statue, s'en emparent et les jettent à l'eau. L'une d'elles fonce également sur le bateau de Persée et l'anéantit. Persée tente de sauver sa famille, prisonnière des débris du bateau, déjà profondément englouti par les fonds marins, mais c'est peine perdue.
Persée se cramponne ensuite à un bout de bois et échoue sur une plage. Là, il est fait prisonnier et emmené dans la ville d'Argos. Dans cette cité, les hommes ne prient plus et défient les dieux. Hadès intervient pour poser un ultimatum aux hommes: soit ils sont prêts à sacrifier la fille du roi d'Argos au Kraken (la bête aux ordres d'Hadès), soit la cité sera anéantie. Persée ayant une dette à régler envers Hadès accepte de faire partie d'une expédition qui se donne pour but de tuer le Kraken. Persée pense ainsi affaiblir suffisamment Hadès pour le tuer. Au cours de cette expédition, Persée devra se battre contre de nombreux monstre et créatures, dont la Gorgone méduse.
Cette dernière a la particularité de pouvoir transformer quiconque la regarde en pierre. Persée parvient à lui couper la tête, qu'il enferme dans un sac. Lorsque le Kraken arrive à Argos, Persée lui montre la tête de la Gorgone méduse et l'infâme messager des enfers en est pétrifié. D'une manière générale, on peut dire que ce film d'action remplit bien son contrat. Il offre du grand spectacle, avec des scènes de bataille à couper le souffle, qui plus est en 3D relief. La scène où Persée triomphe des bêtes qui ressemblent à des araignées géantes est un grand moment. Enfin, le combat avec la gorgone méduse est époustouflant. S'il n'est pas tout à fait exact que Pégase rencontre Persée, cet événement sert bien l'histoire et arrive au bon moment. En tous cas, il est un fait significatif. Les scénaristes auraient pu choisir bien des puits ou puiser la divine inspiration. Mais comme les scénaristes de "300"ou de "Troie" avant eux, ils ont choisi l'antiquité comme cadre de leur action: c'est bien le signe que depuis des siècles, depuis que les mythes sont connus des hommes, ces récits constituent une des meilleures matières premières pour une fiction. Comme quoi, c'est dans les vieux pots...

Tous les bateaux du monde

Dessin de l'amiral Pâris


Plus qu'un voyage à travers le monde, c'est un périple à travers le monde des bateaux. Le musée de la Marine de Paris propose actuellement (et ce jusqu'au 19 septembre 2010) une exposition temporaire sur la sidérante collection de bateaux de l'amiral Pâris.
Au début du XIXème siècle, l'arrivée des bateaux à vapeur bouleverse le monde de la navigation. François-Edmond Pâris (1806-1893) comprend que de nombreux bateaux vont disparaître et avec eux tout un pan de la culture de certaines civilisation. L'amiral Pâris a bien connu les bateaux des différentes civilisations du globe, car il a eu l'occasion de réaliser trois grands voyages autour de la Terre, entre 1826 et 1840. En 1871, il est nommé conservateur du musée naval du Louvre. Il fait alors réaliser plus de 250 maquettes de bateaux qu'il a pu observer lors de ses voyages. C'est une partie de cette œuvre qui est est exposée à l'occasion de l'exposition "Tous les bateaux du monde".
La première partie de l'exposition est consacrée à la vie de l'amiral Pâris. François-Edmond Pâris est tout d'abord un officier de Marine. Il a participé à trois expéditions autour du monde: à bord de l'Astrolabe (1826-1829), à bord de la Favorite et à bord de l'Artémise (1837-1840). L'amiral Pâris est aussi un homme de science. De 1857 à 1859, il a suivi la construction en Angleterre du Great-Eastern et a participé à des essais en mer. Enfin, il a été directeur du musée de la Marine de 1871 à 1893.
De ses expéditions, il a ramené de nombreux croquis et aquarelles de bateaux. On en voit de très nombreux à la fin de la première partie de l'exposition. D'une manière générale, cette première partie de l'exposition est très intéressante, mais un peu longue. Si on s'attache à lire la plupart des panneaux explicatifs et si, comme ce fut le cas pour moi, on arrive à la fin de la plage horaire allouée à l'ouverture de l'exposition, on risque de manquer de temps pour la deuxième partie de l'exposition. Ce qui serait dommage, car cette deuxième partie constitue l'essentiel de l'exposition. C'est là qu'on peut admirer des maquettes de bateaux venant de tous les continents. Des petits films viennent compléter les panneaux explicatifs. Pratique pour se repérer dans l'espace, les bateaux n'étant pas tous réalisés à la même échelle, des petits personnages en plastique transparent permettent de situer la taille des embarcations.
Une exposition à voir, donc et si comme moi vous n'avez pas eu le temps de tout voir, à revoir avec plaisir!

Comme un petit air de coupe du monde


50 C'est le nombre de jours qui nous séparent du premier jour de la phase finale de la coupe du monde. Et depuis quelques temps, il flotte dans l'air comme un petit air de coupe du monde...
Sur les pelouses ou dans les stades, les beaux jours aidant, les foots entre copains s'organisent de plus en plus souvent... C'est une installation municipale qui sert de théâtre aux exploits footballistiques des stars de quartier du ballon rond. Dans le pire des cas, qui ne l'est pas tant que ça, ce sont deux pulls qui tiennent lieu de but. Les Ronaldo du dimanche s'essaient aux passements de jambes, roulette et autres panenkas. A chaque but, c'est l'occasion de discuter le score.
Dans le journal local, une page entière est désormais consacrée, une fois par semaine à la coupe du monde. L'ambiance en Afrique du Sud, le pays hôte. Les stades qui doivent accueillir la compétition. Tout y passe.
Dans Téléfoot, la célèbre émission des footeux du dimanche matin, un vote via le site Internet a été lancé pour désigner l'équipe idéale avec des propositions pour chaque poste de l'équipe. Un véritable casse-tête chinois pour tous les accrocs du ballon rond.
Enfin, dans les pubs, qu'elles soient télé ou papier, le petit, mais non moins important logo "South Africa 2010 World Cup" commence à pointer le bout de son nez.
Timide présages et faibles signes, me direz-vous. D'accord, mais les choses vont aller vite. Très vite. D'où l'importance de faire attention aux tous premiers signes avant coureurs de "footballite" aigüe. Car bientôt vous verrez, tout le monde sera atteint. Ça ne sera plus une page dans le journal local que vous aurez, mais c'est carrément tout un supplément que le libraire vous fourra sous le bras, tout sourire. Ça ne sera plus un petit logo qui se ballade dans un coin de page que vous verrez dans les pubs, mais des réclames entièrement bâties sur le "concept" coupe du monde. Sur les terrains, tous les joueurs arboreront fièrement le maillot de l'équipe de France. Et vous verrez, même votre grand-mère se maquillera la figure aux couleurs de la France.
Alors qui que vous soyez, où que vous habitiez, n'hésitez plus: il est encore temps pour courir acheter un drapeau tricolore, il n'est pas trop tard pour ouvrir le dictionnaire à la page "coup franc" ou encore tout simplement pour... acheter un ballon!
Mais il y a un signe et un seul qui ne trompe pas: quand votre frère, votre neveu ou votre mari commencera à ressortir la cassette VHS (eh oui, à l'époque il n'y avait pas encore de DVD) des meilleurs moments de la coupe du monde 98 et à chanter dans tout l'appartement "On est les champions, on est les champions" "Et un, et deux, et trois zéro!!!", là on ne pourra plus se tromper, il flottera bien un air de coupe du monde.

Voilà l'été voilà l'été...


Il flotte comme un parfum d'été ces temps-ci... Ou plutôt de printemps, mais l'un annonce l'autre... Samedi, fin d'après-midi quartier Montparanasse à Paris. Les gens s'agglutinent aux terrasses des cafés. Les filles ont sorti les débardeurs. Dans la rue de Rennes, une foule compacte se presse joyeusement. Les discussions sont joyeuses et les rires légers.
Arrivée à la gare Montparnasse. A cause d'une grève qui traine en longueur, le prochain train pour Mantes-la-Jolie n'est que dans une demi-heure. Une petite assemblée, clairsemée mais bien décidée attend devant le panneau d'affichage des voies. Pourtant, malgré l'attente forcée, aucune tension n'est perceptible. Dès que la voie s'affiche, c'est la ruée. A croire que les premiers auront une médaille! Mais dès que tout le monde est installé, la paisible atmosphère qui prévalait durant tout l'après-midi se réinstalle aussitôt. Et vas-y que ça papote joyeusement dans ce coin. Et vas-y que j'éclate d'un petit rire sonore et joyeux par ici. Du côté des vêtements, c'est une symphonie de couleurs. Petit haut rouge, chemisier vert, polo à rayure jaune et vertes, le train resplendit de mille feux. "C'est ma station, à plus tard, je t'envoie un message si le CD est bien, à+". Décidément, c'est à croire qu'une petite fée est descendue du soleil pour saupoudrer de la bonne humeur partout sur la Terre.

Parc du château de Versailles, le lendemain. Je croyais avoir enfourché mon fidèle destrier à deux roues pour me retrouver presque tout seul dans le beau parc du château de Versailles. Raté! La pelouse qui entoure le grand canal est constellée de monde. Et que dire de l'allée qui mène au restaurant La Flotille: elle est noire de monde! Et devant le petit kiosque où l'on peut acheter des glaces à emporter, c'est une file d'attente dense et longue qui s'étire sur plus de dix mètres. Je pose ma petite reine sur l'herbe et m'étends pour lire ce petit bijoux de la littérature qu'est "Du côté de chez Swann". Devant moi, ça bronze tranquillement. Une partie du groupe ne tarde pas à revenir avec des glaces. Lorsqu'une barque passe, avec à son bord un joueur de djumbé, deux membres du groupe lèvent la main, l'index et le pouce tendus, en signe d'approbation. Et lorsque le joueur de djumbé salue son public, les membres de ce petit groupe sont nombreux à applaudir.
Ils sont rejoints dans leurs applaudissements par le groupe à leur gauche. Force est de constater que ce groupe est plutôt hétérogène: il comprend aussi bien des enfants que des adultes. Trois adultes de ce groupe taquinent le ballon à l'occasion. Je sentais le coup que ladite balle allait finir dans le canal, mais non, pas là. Une ou deux fois, le ballon est arrivé dans ma direction. Je leur ai renvoyé à la main, préférant cette technique à une passe hasardeuse du pied.
Enfin derrière moi, je les ai tout de suite entendus avant de les voir: un groupe d'espagnols! Derrière, ça parlait fort, ça chantait, ça se charriait et ça rigolait abondamment. A peine étais-je arrivé que déjà j'entendais des "Voulez-vous coucher avec moi, ce soir..." Probablement une des rares phrases que les jeunes filles savaient dire en français.

Ce soir, en revenant du sport. Il faisait presque nuit, du moins on ne voyait plus le soleil briller, et les nuages viraient au mauve dans des nuances et des dégradés absolument magnifiques. Un petit quelque chose me disait que je n'allait pas tarder à rencontrer un signe d'été. Je continuais à marcher, ne trouvant toujours pas. Lentement, pas après pas, je scrutais l'horizon, à l'affut de la moindre trace d'été. Rien. Toujours rien. Cinq longues secondes plus tard, je le vis, comme une évidence, comme le nez au milieu de la figure. Un petit barbecue pointait gentiment le bout de son nez. Je m'approche et le contourne. C'est bien ce que je pensais: dedans brillent tranquillement un joli petit paquet de braises rougeoyante... J'en connais un qui va se faire un joli petit barbecue... Décidément, comme chanteraient les négresses vertes, "Voilà l'été, voilà l'été..."

La boxofolie


Ça n'est plus occasionnel, c'est devenu une manie. Box par ci, box par là, on nous en fourre à toutes les sauces des box! D'abord, il y a eu la free-box, bien connue de tous et depuis déclinée en de multiples "neuf-box", "be-box", "alice-box" et j'en passe et des meilleurs... Puis il y a eu les smart-box, avec leur meilleurs ennemies, les "wonder-box". Vous savez, ces petits coffrets cadeau qui recèlent un catalogue dans lequel il vous faut choisir une destination, une expérience extrême ou un restaurant, jusqu'à une date limite, que vous forcément vous laissez passer ou dont vous vous rappelez la veille de ladite date fatidique... Moins connue mais ceci dit bien pratique, il y a désormais la Belin-box. Vous connaissiez l'ouverture facile, qui généralement n'a de facile que le nom, eh bien là c'est un peu pareil, mais en mieux. Je résume le concept: au lieu d'avoir deux bouts de cartons qui se battent en duel et des pointillés qu'il faut tour à tour tordre, plier et couper, on a une boite en carton -jusque là vous me direz rien d'extraordinaire- surmonté d'un vrai chapeau en plastique et -là réside véritablement l'innovation-, avec des charnières dignes de ce nom. Une petite révolution dans le monde de l'appéro, sauf que n'en déplaisent aux commerciaux de chez Belin, ce produit est à achat unique. Ben oui, une fois que vous en avez une, une jolie boît-boîte qui fait clape clape, pas besoin d'en avoir une deuxième ni une dixième ni une centième: il suffit de vider le contenu d'une boîte en carton dans la fameuse belin-box. Bien vu mais perfectible, donc. Le fin du fin maintenant, la zen-box. Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle forme de yoga en boîte de conserve, ni même d'un spray que l'on vaporiserait un peu partout pour répandre de la "zénitude" dans la maison, ni d'une forme de boxe -le sport cette fois-ci- pratiqué sous l'emprise de champignons hallucinogènes. Il s'agit tout simplement d'un petit boîtier -ben oui, qu'est-ce qu'y va chercher ce blogueur, l'est pas bien...- qui permet, dixit le site Internet attitré "le suivi de votre consommation d’énergie (gaz naturel et électricité) en ligne. Rien que ça. Tout un programme. Perso, ça me fiche plus la frousse que du zen, mais bon, pourquoi pas...
Avec tout ça, le cheval dans son box va finir par se dire qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Mais en tous cas, si moi je finis pas au box-office des blogs, je fais un malheur!!!