Voilà l'été voilà l'été...


Il flotte comme un parfum d'été ces temps-ci... Ou plutôt de printemps, mais l'un annonce l'autre... Samedi, fin d'après-midi quartier Montparanasse à Paris. Les gens s'agglutinent aux terrasses des cafés. Les filles ont sorti les débardeurs. Dans la rue de Rennes, une foule compacte se presse joyeusement. Les discussions sont joyeuses et les rires légers.
Arrivée à la gare Montparnasse. A cause d'une grève qui traine en longueur, le prochain train pour Mantes-la-Jolie n'est que dans une demi-heure. Une petite assemblée, clairsemée mais bien décidée attend devant le panneau d'affichage des voies. Pourtant, malgré l'attente forcée, aucune tension n'est perceptible. Dès que la voie s'affiche, c'est la ruée. A croire que les premiers auront une médaille! Mais dès que tout le monde est installé, la paisible atmosphère qui prévalait durant tout l'après-midi se réinstalle aussitôt. Et vas-y que ça papote joyeusement dans ce coin. Et vas-y que j'éclate d'un petit rire sonore et joyeux par ici. Du côté des vêtements, c'est une symphonie de couleurs. Petit haut rouge, chemisier vert, polo à rayure jaune et vertes, le train resplendit de mille feux. "C'est ma station, à plus tard, je t'envoie un message si le CD est bien, à+". Décidément, c'est à croire qu'une petite fée est descendue du soleil pour saupoudrer de la bonne humeur partout sur la Terre.

Parc du château de Versailles, le lendemain. Je croyais avoir enfourché mon fidèle destrier à deux roues pour me retrouver presque tout seul dans le beau parc du château de Versailles. Raté! La pelouse qui entoure le grand canal est constellée de monde. Et que dire de l'allée qui mène au restaurant La Flotille: elle est noire de monde! Et devant le petit kiosque où l'on peut acheter des glaces à emporter, c'est une file d'attente dense et longue qui s'étire sur plus de dix mètres. Je pose ma petite reine sur l'herbe et m'étends pour lire ce petit bijoux de la littérature qu'est "Du côté de chez Swann". Devant moi, ça bronze tranquillement. Une partie du groupe ne tarde pas à revenir avec des glaces. Lorsqu'une barque passe, avec à son bord un joueur de djumbé, deux membres du groupe lèvent la main, l'index et le pouce tendus, en signe d'approbation. Et lorsque le joueur de djumbé salue son public, les membres de ce petit groupe sont nombreux à applaudir.
Ils sont rejoints dans leurs applaudissements par le groupe à leur gauche. Force est de constater que ce groupe est plutôt hétérogène: il comprend aussi bien des enfants que des adultes. Trois adultes de ce groupe taquinent le ballon à l'occasion. Je sentais le coup que ladite balle allait finir dans le canal, mais non, pas là. Une ou deux fois, le ballon est arrivé dans ma direction. Je leur ai renvoyé à la main, préférant cette technique à une passe hasardeuse du pied.
Enfin derrière moi, je les ai tout de suite entendus avant de les voir: un groupe d'espagnols! Derrière, ça parlait fort, ça chantait, ça se charriait et ça rigolait abondamment. A peine étais-je arrivé que déjà j'entendais des "Voulez-vous coucher avec moi, ce soir..." Probablement une des rares phrases que les jeunes filles savaient dire en français.

Ce soir, en revenant du sport. Il faisait presque nuit, du moins on ne voyait plus le soleil briller, et les nuages viraient au mauve dans des nuances et des dégradés absolument magnifiques. Un petit quelque chose me disait que je n'allait pas tarder à rencontrer un signe d'été. Je continuais à marcher, ne trouvant toujours pas. Lentement, pas après pas, je scrutais l'horizon, à l'affut de la moindre trace d'été. Rien. Toujours rien. Cinq longues secondes plus tard, je le vis, comme une évidence, comme le nez au milieu de la figure. Un petit barbecue pointait gentiment le bout de son nez. Je m'approche et le contourne. C'est bien ce que je pensais: dedans brillent tranquillement un joli petit paquet de braises rougeoyante... J'en connais un qui va se faire un joli petit barbecue... Décidément, comme chanteraient les négresses vertes, "Voilà l'été, voilà l'été..."

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