Comme un petit air de coupe du monde


50 C'est le nombre de jours qui nous séparent du premier jour de la phase finale de la coupe du monde. Et depuis quelques temps, il flotte dans l'air comme un petit air de coupe du monde...
Sur les pelouses ou dans les stades, les beaux jours aidant, les foots entre copains s'organisent de plus en plus souvent... C'est une installation municipale qui sert de théâtre aux exploits footballistiques des stars de quartier du ballon rond. Dans le pire des cas, qui ne l'est pas tant que ça, ce sont deux pulls qui tiennent lieu de but. Les Ronaldo du dimanche s'essaient aux passements de jambes, roulette et autres panenkas. A chaque but, c'est l'occasion de discuter le score.
Dans le journal local, une page entière est désormais consacrée, une fois par semaine à la coupe du monde. L'ambiance en Afrique du Sud, le pays hôte. Les stades qui doivent accueillir la compétition. Tout y passe.
Dans Téléfoot, la célèbre émission des footeux du dimanche matin, un vote via le site Internet a été lancé pour désigner l'équipe idéale avec des propositions pour chaque poste de l'équipe. Un véritable casse-tête chinois pour tous les accrocs du ballon rond.
Enfin, dans les pubs, qu'elles soient télé ou papier, le petit, mais non moins important logo "South Africa 2010 World Cup" commence à pointer le bout de son nez.
Timide présages et faibles signes, me direz-vous. D'accord, mais les choses vont aller vite. Très vite. D'où l'importance de faire attention aux tous premiers signes avant coureurs de "footballite" aigüe. Car bientôt vous verrez, tout le monde sera atteint. Ça ne sera plus une page dans le journal local que vous aurez, mais c'est carrément tout un supplément que le libraire vous fourra sous le bras, tout sourire. Ça ne sera plus un petit logo qui se ballade dans un coin de page que vous verrez dans les pubs, mais des réclames entièrement bâties sur le "concept" coupe du monde. Sur les terrains, tous les joueurs arboreront fièrement le maillot de l'équipe de France. Et vous verrez, même votre grand-mère se maquillera la figure aux couleurs de la France.
Alors qui que vous soyez, où que vous habitiez, n'hésitez plus: il est encore temps pour courir acheter un drapeau tricolore, il n'est pas trop tard pour ouvrir le dictionnaire à la page "coup franc" ou encore tout simplement pour... acheter un ballon!
Mais il y a un signe et un seul qui ne trompe pas: quand votre frère, votre neveu ou votre mari commencera à ressortir la cassette VHS (eh oui, à l'époque il n'y avait pas encore de DVD) des meilleurs moments de la coupe du monde 98 et à chanter dans tout l'appartement "On est les champions, on est les champions" "Et un, et deux, et trois zéro!!!", là on ne pourra plus se tromper, il flottera bien un air de coupe du monde.

Voilà l'été voilà l'été...


Il flotte comme un parfum d'été ces temps-ci... Ou plutôt de printemps, mais l'un annonce l'autre... Samedi, fin d'après-midi quartier Montparanasse à Paris. Les gens s'agglutinent aux terrasses des cafés. Les filles ont sorti les débardeurs. Dans la rue de Rennes, une foule compacte se presse joyeusement. Les discussions sont joyeuses et les rires légers.
Arrivée à la gare Montparnasse. A cause d'une grève qui traine en longueur, le prochain train pour Mantes-la-Jolie n'est que dans une demi-heure. Une petite assemblée, clairsemée mais bien décidée attend devant le panneau d'affichage des voies. Pourtant, malgré l'attente forcée, aucune tension n'est perceptible. Dès que la voie s'affiche, c'est la ruée. A croire que les premiers auront une médaille! Mais dès que tout le monde est installé, la paisible atmosphère qui prévalait durant tout l'après-midi se réinstalle aussitôt. Et vas-y que ça papote joyeusement dans ce coin. Et vas-y que j'éclate d'un petit rire sonore et joyeux par ici. Du côté des vêtements, c'est une symphonie de couleurs. Petit haut rouge, chemisier vert, polo à rayure jaune et vertes, le train resplendit de mille feux. "C'est ma station, à plus tard, je t'envoie un message si le CD est bien, à+". Décidément, c'est à croire qu'une petite fée est descendue du soleil pour saupoudrer de la bonne humeur partout sur la Terre.

Parc du château de Versailles, le lendemain. Je croyais avoir enfourché mon fidèle destrier à deux roues pour me retrouver presque tout seul dans le beau parc du château de Versailles. Raté! La pelouse qui entoure le grand canal est constellée de monde. Et que dire de l'allée qui mène au restaurant La Flotille: elle est noire de monde! Et devant le petit kiosque où l'on peut acheter des glaces à emporter, c'est une file d'attente dense et longue qui s'étire sur plus de dix mètres. Je pose ma petite reine sur l'herbe et m'étends pour lire ce petit bijoux de la littérature qu'est "Du côté de chez Swann". Devant moi, ça bronze tranquillement. Une partie du groupe ne tarde pas à revenir avec des glaces. Lorsqu'une barque passe, avec à son bord un joueur de djumbé, deux membres du groupe lèvent la main, l'index et le pouce tendus, en signe d'approbation. Et lorsque le joueur de djumbé salue son public, les membres de ce petit groupe sont nombreux à applaudir.
Ils sont rejoints dans leurs applaudissements par le groupe à leur gauche. Force est de constater que ce groupe est plutôt hétérogène: il comprend aussi bien des enfants que des adultes. Trois adultes de ce groupe taquinent le ballon à l'occasion. Je sentais le coup que ladite balle allait finir dans le canal, mais non, pas là. Une ou deux fois, le ballon est arrivé dans ma direction. Je leur ai renvoyé à la main, préférant cette technique à une passe hasardeuse du pied.
Enfin derrière moi, je les ai tout de suite entendus avant de les voir: un groupe d'espagnols! Derrière, ça parlait fort, ça chantait, ça se charriait et ça rigolait abondamment. A peine étais-je arrivé que déjà j'entendais des "Voulez-vous coucher avec moi, ce soir..." Probablement une des rares phrases que les jeunes filles savaient dire en français.

Ce soir, en revenant du sport. Il faisait presque nuit, du moins on ne voyait plus le soleil briller, et les nuages viraient au mauve dans des nuances et des dégradés absolument magnifiques. Un petit quelque chose me disait que je n'allait pas tarder à rencontrer un signe d'été. Je continuais à marcher, ne trouvant toujours pas. Lentement, pas après pas, je scrutais l'horizon, à l'affut de la moindre trace d'été. Rien. Toujours rien. Cinq longues secondes plus tard, je le vis, comme une évidence, comme le nez au milieu de la figure. Un petit barbecue pointait gentiment le bout de son nez. Je m'approche et le contourne. C'est bien ce que je pensais: dedans brillent tranquillement un joli petit paquet de braises rougeoyante... J'en connais un qui va se faire un joli petit barbecue... Décidément, comme chanteraient les négresses vertes, "Voilà l'été, voilà l'été..."

La boxofolie


Ça n'est plus occasionnel, c'est devenu une manie. Box par ci, box par là, on nous en fourre à toutes les sauces des box! D'abord, il y a eu la free-box, bien connue de tous et depuis déclinée en de multiples "neuf-box", "be-box", "alice-box" et j'en passe et des meilleurs... Puis il y a eu les smart-box, avec leur meilleurs ennemies, les "wonder-box". Vous savez, ces petits coffrets cadeau qui recèlent un catalogue dans lequel il vous faut choisir une destination, une expérience extrême ou un restaurant, jusqu'à une date limite, que vous forcément vous laissez passer ou dont vous vous rappelez la veille de ladite date fatidique... Moins connue mais ceci dit bien pratique, il y a désormais la Belin-box. Vous connaissiez l'ouverture facile, qui généralement n'a de facile que le nom, eh bien là c'est un peu pareil, mais en mieux. Je résume le concept: au lieu d'avoir deux bouts de cartons qui se battent en duel et des pointillés qu'il faut tour à tour tordre, plier et couper, on a une boite en carton -jusque là vous me direz rien d'extraordinaire- surmonté d'un vrai chapeau en plastique et -là réside véritablement l'innovation-, avec des charnières dignes de ce nom. Une petite révolution dans le monde de l'appéro, sauf que n'en déplaisent aux commerciaux de chez Belin, ce produit est à achat unique. Ben oui, une fois que vous en avez une, une jolie boît-boîte qui fait clape clape, pas besoin d'en avoir une deuxième ni une dixième ni une centième: il suffit de vider le contenu d'une boîte en carton dans la fameuse belin-box. Bien vu mais perfectible, donc. Le fin du fin maintenant, la zen-box. Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle forme de yoga en boîte de conserve, ni même d'un spray que l'on vaporiserait un peu partout pour répandre de la "zénitude" dans la maison, ni d'une forme de boxe -le sport cette fois-ci- pratiqué sous l'emprise de champignons hallucinogènes. Il s'agit tout simplement d'un petit boîtier -ben oui, qu'est-ce qu'y va chercher ce blogueur, l'est pas bien...- qui permet, dixit le site Internet attitré "le suivi de votre consommation d’énergie (gaz naturel et électricité) en ligne. Rien que ça. Tout un programme. Perso, ça me fiche plus la frousse que du zen, mais bon, pourquoi pas...
Avec tout ça, le cheval dans son box va finir par se dire qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Mais en tous cas, si moi je finis pas au box-office des blogs, je fais un malheur!!!